Cet article, probablement déjà lu il y a bien longtemps, vient de faire surface via les alertes Google.
C'est du pur bonheur et je ne peux m'empêcher le remettre ici :
LES FRANCOS DE SPA
Quarante-cinq minutes de retard avant que Bénabar n'illumine la grand place de Spa de sa bonne humeur et de sa musique fanfaronesque. Les problèmes techniques et une fine pluie n'auront pas altéré la patience des spectateurs.
Il raconte, il amuse, il chante, il profite de son public aussi : Bénabar est une bête de scène. Élégant mais pas très à l'aise dans son costume foncé et sa cravate bleue, la petite boule de nerf a encore fait des merveilles. Ce croqueur de portrait tendre et tellement réaliste utilise toutes les cordes de son arc-en-ciel de mot pour envouter une foule déjà à ses pieds.
Bondissant, cambriolant entre ses morceaux, Bénabar n’est pas homme à vivre son concert de l’intérieur. Tout est bon pour faire participer le public. Amusant par moment, plus piquant quand il s’agit de charrier ses fans belges, le chanteur dialogue avec une facilité déconcertante et pour peu que son public lui tienne tête, la conversation devient aussi culte que des répliques de film que l’on ne peut oublier.
Son concert ressemble à une gigantesque fresque peinte d’humour et d’énergie. Le chanteur égratigne ses titres pendant plus d'une heure et demi. Plus rock dans « Les maux d’amour », penchant vers l’électro poussif dans « Le dîner » où les invités reprendraient bien une part de folie légère, rien ne peut faire retomber l’ambiance. Même la douceur de « Malgré tout » ne donne pas l’occasion de se reposer sur ses lauriers : l’envoutement est général.
Fier professeur qui mène sa classe au sommet de l’excellence, Bruno Nicolini alias Bénabar a imposé son style variétoche comme une évidence. Ses fidèles amis les cuivres, le clavier, le violon et la clarinette sont toujours à portée de main. Dans sa grande cour de récréation, ses neuf gentils acolytes de tournée s’en donnent à cœur joie. Un bande de joyeux lurons toujours acteurs comme sur « La Berceuse » où ils forment une chorale de crooner décalés pour amuser la galerie et faire raisonner polyphoniquement la mélodie. Cette symbiose là, on adore.
Une originalité qui n’aura de cesse de surprendre les fans toujours plus hétéroclites de l’artiste français. Son attachement avec le public est total et parait même inséparable quand le chanteur entonne « Bruxelles » qui rappelle ses racines belges. Deux rappels clôtureront ce tour de chant papillonesque et infréquentablement magique. Bénabar nous a ouvert grand ses ailes.
Quentin Verheyen.
22 juillet 2009