Bénabar. Un dîner servi show
18 juillet 2009 Le telegramme.com
Hier soir, pour son retour à la campagne, six ans après son premier passage aux Vieilles Charrues, Bénabar a fait le show et servi un dîner roboratif. Pas de doute, il leur a fait de l'effet, papillon.
En huit ans, quatre albums studios, trois Victoires de la Musique et déjà plusieurs millions de disques vendus, Bénabar est devenu une figure majeure de la scène française. Il est loin le temps où il comptait «la p'tite monnaie». Impossible pour lui, aujourd'hui, de passer incognito, surtout quand il s'affiche sur grand écran. Même si, affirme-t-il, il n'ambitionne pas de faire l'acteur. «Ma carrière, c'est de faire des chansons, je ne réfléchis pas plus avant.» «Excité» mais anxieux, Bénabar n'avait qu'une crainte hier: «Être risible sur scène». Conscient des risques du métier, le chanteur a pris les devants en s'adressant à son public: «C'est un grand plaisir d'être ici ce soir! Je ne sais pas si c'est réciproque mais on va tout faire pour que ça le devienne!»
Le grand jeu
Costard noir, baskets bleus -assorties à sa ceinture et à sa cravate - le gars Bruno a donc sorti le grand jeu pour séduire un public globalement acquis à sa cause. Car le «consensuel chroniqueur de la vie comme elle va» (dixit sa bio officielle) n'a jamais dévié de la ligne artistique qu'il s'est tracée. «J'ai l'habitude de dire que je fais de la chanson égocentrique», nous confiait-il en 2003, avant son premier passage au festival. Amoureux du quotidien, de ces choses que l'on peut trouver banales, Bénabar est resté fidèle à ses principes: ses amis, ses amours, ses emmerdes. «Je suis conscient d'enfoncer des portes ouvertes, je n'ai pas la prétention d'apprendrequoi que ce soit à qui que ce soit», expliquait-il, hier, en conférence de presse. Et si certains le jugent «infréquentable», lui s'en fout. Ça se respecte. Musicalement, Bénabar assume son goût pour la variété. Mieux, il le revendique.
Toujours cabotin
Nostalgiques, on peut regretter le temps du «petit trentenaire», de ses «mots d'amour» et de cette fille qui habitait chez lui. Mais le trentenaire est devenu quadra. Il a vieilli. Nous aussi. Pas de quoi raviver la querelle des Anciens et des Modernes. Hier soir, Bénabar a assuré le spectacle, avec juste ce qu'il faut de cabotinerie et de potacherie. Ce qui s'appelle avoir du métier.